vendredi 30 décembre 2016

Et quelques fois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey


Titre : Et quelques fois j'ai comme une grande idée

Titre VO : Sometimes a Great Notion
Auteur : Ken Kesey

Résumé Goodreads : À l’est, encore en amont sur la grand-route qui passe le col à l’endroit où torrents et ruisseaux sont toujours en train de rugir et de cascader, le secrétaire général du syndicat, Jonathan Bailey Draeger, descend depuis la ville d’Eugene jusqu’à la côte. D’humeur étrange – en grande partie, il le sait, à cause de la fièvre due à une petite grippe –, il sent son esprit tout à la fois curieusement dérangé et parfaitement lucide. Du reste, il envisage la journée à venir avec un mélange d’allégresse et de désarroi: allégresse, car il s’apprête à quitter ce bourbier gorgé d’eau; désarroi, car il a promis de partager le repas de Thanksgiving avec Floyd Evenwrite, le responsable de section à Wakonda. Draeger ne s’attend pas à passer un après-midi très agréable chez les Evenwrite – les rares fois où il s’est retrouvé chez Floyd au cours de toute cette affaire Stamper, ça n’a pas été une partie de plaisir – mais il n’en est pas moins de bonne humeur: avec cette visite, finie l’affaire Stamper, finie pour de bon toute cette histoire du secteur Nord-Ouest, touchons du bois. Demain, il pourra repartir vers le Sud et laisser cette bonne vieille vitamine D californienne assécher sa fichue irritation de la peau. On a toujours la peau irritée quand on vient par ici. Sans parler des mycoses qui vous atteignent jusqu’à la cheville. L’humidité. Pas étonnant que parmi les gens du pays, chaque mois il s’en trouve deux ou trois pour faire le grand saut dans la rivière – soit on plonge, soit on pourrit sur pied.

Mon avis : Quelle lecture ! J'ai pris quelques jours pour y réfléchir après l'avoir fini, car il m'a fallu un peu de temps pour digérer ces 900 pages. Il y a beaucoup à dire sur cette oeuvre, et en même temps je ne sais pas par quoi commencer.


Tout d'abord l'histoire, qui m'a beaucoup plu : il s'agit d'une histoire de famille, relatant les retrouvailles entre deux frères; mais c'est aussi l'histoire d'une époque et d'une ville, celle de l'Oregon des années 60. Lee, jeune homme vivant à New York, peinant dans ses études et dans sa vie, décide d'aller rejoindre son demi-frère Hank dans leur maison familiale au fin fond de la foret. Il ne sait pas à quoi s'attendre car les deux garçons ne se sont pas vus depuis des années; et Lee voue une haine tenace à son demi-frère à cause de vieilles histoires de famille. Arrivé là-bas, il prend malgré lui sa place au sein de cette famille qu'il a si peu côtoyée : Hank et sa femme Viv, mais aussi le cousin Joe Ben, sa femme et ses enfants. On ne peut pas dire qu'il se passe beaucoup de choses; clairement ce n'est pas un roman d'aventures, car on suit la vie qui se déroule petit-à-petit au sein de la famille et de la ville. Les événements sont tous assez banals, et c'est surtout les relations entre les personnages qui sont importantes et sur lesquelles on a envie de se concentrer.

D'ailleurs, j'ai rarement vu des personnages aussi bien décrits : c'est comme si je les connaissais presque tous intimement, que ce soit les personnages principaux ou les secondaires. Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu une écriture pareille et qui montre aussi bien toutes les facettes de l'être humain ! Je crois que je les ai tous adoré et détesté tour à tour, prenant parti pour les uns puis pour les autres, et finalement je pense que je me suis un peu retrouvé dans chacun d'eux : le roman est clairement porté par ses personnages et ce qui en fait toute sa force.

Jusqu'au bout Ken Kesey nous raconte la relation de ces deux hommes; jusqu'à la dernière page le lecteur espère avoir le fin de mot de l'histoire : est-ce que ce sera un dénouement heureux avec des larmes émus, ou les deux frères resteront-ils ennemis jurés ? Je ne vous dévoilerai pas la fin, mais de mon coté, je ne m'attendais pas vraiment à ça. Et pourtant cette fin est parfait, et c'est la seule qui pouvait exister.

Pourtant il faut être bien accroché pour lire Et quelques fois j'ai comme une grande idée : le narrateur change en permanence sans que cela soit toujours clairement indiqué, et il m'a parfois fallu quelques paragraphes avant d'être sûre de reconnaître la "voix" du personnage en question. On en arrive à la fin du livre à un point où chaque paragraphe est un narrateur différent sans que le style du texte ne change ! Cela, plus le fait que l'action soit assez réduite, fait qu'il faut lire une centaine de pages d'un coup pour avoir l’impression d'avancer dans l'histoire. Du coup j'ai mis très longtemps pour finir ce roman, ce qui est un peu dommage. Il reste tout de même un très bon livre que je ne peux que recommander !



Ce livre m'a permis de compléter les challenges du défi PKJ suivants :
  • Rencontrer le mot "sapin" dans un livre.
  • Lire un livre imprimé en France
  • Les héros sont des frères et/ou sœurs (et non pas le héros a des frères et/ou sœurs).
  • Un des personnages de votre lecture est malade

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